Tribune libre du bulletin municipal juillet 2009

Les enjeux de l’intercommunalité

 Lors de la séance du 25 juin, le conseil municipal a adopté une délibération qui modifie la composition de la délégation de Bonchamp siégeant au conseil communautaire de Laval-agglomération. La démission de Mme Piron libérant un poste de conseiller titulaire, il était nécessaire de désigner un nouveau représentant. Nous avons saisi cette occasion pour réaffirmer notre volonté de siéger de manière effective au conseil communautaire. Cette fois, la majorité a accepté de satisfaire notre demande appuyée, depuis un an, par Mr Garot, président de Laval-agglo, qui a souhaité que toutes les majorités municipales fassent ce geste d’ouverture en direction des minorités. Certaines en avaient pris l’initiative dès l’installation du conseil municipal, d’autres pas. Il s’agit pourtant simplement de respecter les règles de la représentation démocratique, celles-là mêmes qui s’appliquent à l’échelon communal. Mais le législateur a omis de l’imposer par la loi, considérant sans doute que le bons sens suffirait. Il faudra bien un jour sortir de ces querelles et marchandages qui ternissent bien inutilement l’image de la démocratie, du débat respectueux et des élus. La commission Balladur qui a travaillé sur la réforme des collectivités territoriales a d’ailleurs formulé la proposition d’élire en même temps les conseillers municipaux et les conseillers communautaires. Quinze mois après les élections de mars 2008, au terme d’un débat souvent byzantin, et grâce à la ténacité des six élus d’Agir, nous obtenons enfin satisfaction. Elle est atténuée par les conditions que la majorité nous a imposées dans le choix des candidats. Par esprit de compromis, nous les avons acceptées. Maurice Chambrier siégera donc et s’exprimera lors des prochains conseils communautaires. Michel Ferron le suppléera.

Comment envisageons-nous ce nouveau rôle ? L’intercommunalité constitue un enjeu essentiel car c’est là que se joue l’avenir des territoires. Chacun le sait et le vit quotidiennement : nous résidons dans une commune mais notre horizon de travail, de loisirs, de consommation va bien au-delà. En définissant et en renforçant l’intercommunalité, la loi Chevènement de 1999 a donné un cadre clair et rationnel à un processus déjà engagé depuis plusieurs années, à travers notamment les syndicats intercommunaux. Il devient impossible aujourd’hui pour une commune de vivre et de s’administrer isolément de ses voisines, à fortiori si elle compte un petit nombre d’habitants. Elle a besoin des autres communes pour financer et organiser des transports efficaces et à un coût raisonnable, pour investir dans des programmes de logement social qui répondent aux besoins des habitants, pour coordonner une action sociale qui aide au mieux ceux qui en ont besoin, pour accompagner des initiatives culturelles ambitieuses et accessibles à tous, pour développer des équipements de loisirs, pour attirer de nouvelles activités et créer de l’emploi, pour collecter, trier et recycler les déchets, pour traiter et distribuer une eau de qualité. Toutes ces compétences relèvent désormais de l’intercommunalité. La commission Balladur préconise d’ailleurs d’obliger les rares communes qui ne l’ont pas encore fait à rejoindre un EPCI (Etablissement Public de Coopération Intercommunale). Elle suggère également que les EPCI qui le souhaitent puissent adopter le statut de commune.

L’intercommunalité n’est donc pas une arène où des communes auraient à défendre leur intérêt contre celui des autres, ni à craindre l’ombre ou l’autorité de la commune centre. C’est bien un espace de coopération, un outil d’aménagement et de développement d’un territoire commun. C’est cet esprit qui nous animera durant les cinq prochaines années. La voix d’Agir au sein du conseil communautaire sera celle qui défend la construction d’un projet commun, dans un esprit de concertation et au service de l’ensemble des habitants de Laval-agglo. Bien des élus français l’ont compris et le pratiquent , comme ailleurs en Europe, parmi nos partenaires de l’Union européenne. Car les logiques du peuplement et de l’activité s’exercent partout à l’échelle d’aires urbaines, et non plus dans le pré carré de nos petites communes. Coopérer à l’échelle d’une agglomération n’est pas une fatalité, c’est une réalité qui pousse au dialogue et à la concertation. C’est une chance pour le débat démocratique et l’avenir de nos territoires .

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