Climat vélo « défavorable » à Bonchamp

Les cyclistes s’expriment :

Climat vélo « défavorable » à Bonchamp

La Fédération des Usagers de la Bicyclette (FUB) avait lancé en octobre 2017 le premier Baromètre des villes cyclables : “Parlons Vélo” que notre site avait relayé (https://www.bonchamp-ensemble.fr/enquete-lutilisation-velo-a-bonchamp-ailleurs/). Les 113 009 réponses obtenues montrent le formidable besoin des cyclistes de s’exprimer sur leurs conditions de circulation à vélo, qui doivent être fortement améliorées. Les résultats détaillés sont maintenant disponibles (https://www.parlons-velo.fr/barometre-villes-cyclables ).

Il y a eu 64 réponses sur Bonchamp. A noter que dans sa tranche de population (<20 000 habitants), Bonchamp a un taux de réponse parmi les plus élevés (environ 10,7 réponses pour 1 000 habitants) soit un 17ème rang sur toute la France, Cela donne un poids statistiques important aux réponses qui sont fournies. Bonchamp est par ailleurs la seule commune de la Mayenne (avec Laval) à être classée, mais des réponses ont été formulées aussi à Mayenne, Changé, Château-Gontier et Ernée.

Les répondants :

A Bonchamp, ce sont plutôt des femmes (52%) qui se sont exprimées, et c’est la tranche des 55/64 ans qui a le plus répondu (à 32 %), juste avant les 45/54 ans. Le vélo est utilisé en priorité à titre utilitaire (achats, démarches, visites), et aussi beaucoup pour des ballades. Être séparé de la circulation motorisée est considéré par la plus part comme important voire très important.

Un climat « défavorable » au vélo

En global, la commune de Bonchamp obtient un 2,52 sur 6. Le plus mauvais résultat en Pays de la Loire après Cholet. A titre de comparaison, Laval est légèrement mieux classé avec 2,98/6 ce qui situe cette ville dans la catégorie « plutôt défavorable ».

A Bonchamp, la seule note positive (3,7) est dû à la rareté des vols de vélos. Mais ce résultat est liée à la tranquillité régnant dans la commune plus qu’à une politique pro-vélo particulière.

Sur plusieurs items, les résultats sont vraiment assez mauvais :

« traverser un carrefour ou un rond point n’est pas dangereux » : 1,6/6 (- 0,3 par rapport aux autres résultats de la catégorie). La situation quasi-impraticable du rond point Ménard, mais aussi cellle souvent délicate de celui sur la RD 57, explique ce très faible chiffre.

« je peux rejoindre en sécurité les villes voisines » : 2,1/6 (-0,6). Sur cette question, il est évident que les réponses doivent être bien différentes selon les quartiers (de très mauvais pour ceux au sud, et plutôt bon pour la Chambrouillère par exemple). La piste cyclable Laval/Bonchamp entraine un long détour pour certains.

« je peux circuler en sécurité sur les grands axes » : 2,1/6 (-0,4)

« les itinéraires cyclistes sont confortables » : 2,6/6 (-0,3)

« se déplacer à vélo dans notre ville est agréable » : 3,1/6 (-0,1)

Ce n’est malheureusement pas surprenant. Ces résultats rejoignent ainsi ceux obtenus en 2016 lors d’une enquête municipale (88 réponses) à propos du centre ville. Les cheminements et stationnement vélos étaient considérés alors comme « plutôt insatisfaisant » par 38% et « très insatisfaisant » par 20 % .

Une défiance marquée

Quelques questions mesuraient le ressenti vis à vis des édiles de la commune et de leur action. Là aussi les réponses ne sont pas bonnes :

« la communication en faveur des déplacements en vélo est importante » : 2/6 (-0,4)

« la mairie est à l’écoute des besoins des usagers du vélo » : 2,2/6 (-0,3)

« les efforts faits par la ville en faveur du vélo sont importants » : 2,2/6 (-0,5)

Des préconisations

Outre le constat, chacun pouvait aussi indiquer ses souhaits :

Pas de surprise, les usagers veulent un réseau direct, rapide et sans coupures. Nous en sommes encore très loin…

A noter qu’il y a très peu de demande pour mettre son vélo dans le bus, la complémentarité peut s’effectuer autrement. Plus surprenant, il n’y a pas de demande non plus pour des vélos en libre service, alors que Laval Agglo dispose d’une flotte de VAE (vélo à assistance électrique),

Un outil pour concevoir et évaluer les politiques publiques du vélo

La FUB (et son association départementale « Place au Vélo ») invite les communes à s’emparer des résultats du Baromètre des villes cyclables pour concevoir des politiques de mobilité modernes, à la hauteur des enjeux du 21e siècle. Ce baromètre doit susciter le débat dans chaque territoire et susciter des politiques cyclables plus ambitieuses.

La situation en 2017 n’est pas satisfaisante mais elle n’est pas figée : l’édition 2019 du Baromètre des villes cyclables permettra d’évaluer les progrès accomplis.

Et maintenant ?

Pour notre part, nous souhaitons que cette enquête permette une réelle prise en compte des cyclistes à Bonchamp. La prochaine rénovation du centre ville est une belle occasion de réconcilier les cyclistes avec la commune, nous y serons très vigilants. D’ailleurs, hormis les axes routiers, la majorité des difficultés se situent sur la rue du Maine et la rue de la Faux. L’accès aux écoles, notamment, devrait pouvoir s’effectuer à vélo en toute sécurité à partir de tous les quartiers

Certes, la commune n’a pas la compétence des pistes cyclables, qui dépend de Laval Agglomération. Mais de nombreuses améliorations devraient pouvoir être effectuées localement (pose de panneaux de signalisations, des stationnements plus nombreux et plus adaptés, des itinéraires aménagées,…). Nous souhaitons qu’elles se réalisent au plis vite.

Billet écrit par

L'équipe de rédaction de l'association

Un commentaire

  1. Martine
    Martine at |

    A noter le reportage de la radio locale sur cette enquête :
    https://www.francebleu.fr/infos/societe/circuler-a-velo-a-laval-et-bonchamp-les-laval-peut-mieux-faire-1521933730
    et celui, plaisant, effectué en vélo par Ouest France :
    https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/bonchamp-les-laval-53960/bonchamp-les-laval-circuler-velo-ce-n-est-pas-la-catastrophe-5657168

    Mais peut être faut il rappeler que le fait pour les communes d’être répertoriées au baromètre n’est pas le signe d’une mauvaise situation ni d’une bonne d’ailleurs (sauf pour celles classées). Cela démontre simplement qu’il existe de nombreux habitants qui demandent la prise en compte du vélo. Et ça, pour moi c’est plutôt bon signe…

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