Quel bilan pour la mandature actuelle ?

Nous sommes simplement 4 conseillers AGIR sur 29. Mais même en tant que minoritaires, après la décision du Maire de briguer un nouveau mandat, il est intéressant d’établir notre propre bilan de l’activité municipale, à partir de nos priorités, et sans oublier les occasions manquées par la majorité. Avant de décider ce que nous ferons collectivement lors des échéances électorales à venir, ce bilan public nous paraît être un préalable…

Marie Laure MADELIN, Anne Marie MILLE et Michel PERRIER ont donc organisé une conférence de presse ce lundi 21 octobre, en présence des correspondants locaux d’Ouest France et du Courrier de la Mayenne. Caroline LE GOFF, souffrante, n’a pu malheureusement y participer.

Anne Marie Mille, Michel Perrier et Marie Laure Madelin avant leur conférence de presse lundi 21 octobre 2019.

Nous reprenons ci-dessous les principaux thèmes que nous avons développés :

Projets municipaux

Les projets, après un surplace lors des premières années du mandat, avancent. Mais pas aussi vite que prévu, et pas non plus comme nous l’aurions souhaité…

L’aménagement du centre-ville en est une illustration majeure. Certes, après des années d’attente, il a fini par débuter… Un nouvel immeuble, des maisons de ville, la rénovation du « grenier à sel », ont d’abord apparu et le résultat est plutôt positif. Rue du Maine, en face les Angenoises, la modification du stationnement est aussi réussie mais chacun peut constater qu’il n’y a pas de place sécurisée pour les cyclistes.

Plus globalement d’ailleurs, la rénovation du centre-ville peut légitimement questionner. Une réunion d’information pour les habitants a été organisée en novembre 2016, mais malgré nos demandes réitérées, elle est restée la seule malgré les modifications intervenues sur le projet global. Aucune autre concertation n’a été effectuée… La participation des habitants à un projet majeur pour leur avenir est quasi-inexistante ! C’est d’autant plus incompréhensible et regrettable que si les grandes lignes du projet présenté (circulation «apaisée», densification, commerces) sont partagées, leur concrétisation est parfois problématique : retard conséquent (la construction des immeubles rue du Maine devait commencer en 2018 !), perte de végétalisation, cohérence difficile pour les différents modes de déplacement, …

A propos de la construction d’un nouveau bâtiment pôle associatif et festif associant le foyer des jeunes, nous avions proposé une construction à énergie «passive». Cette demande a été refusée à cause d’un surcoût (qui aurait pu être réduit par des subventions européennes notamment et chaque année par des charges bien moins lourdes). Quel beau symbole cela aurait été d’avoir cette construction d’avenir pour ce type d’immeuble en destination des jeunes ! Pour nous, il ne suffit pas d’avoir des discours environnementaux pendant les campagnes électorales, il y a besoin d’actes concrets, et localement, c’est possible.

Nous constatons d’ailleurs que l’environnement n’est pas une priorité de la majorité municipale. Rappelons d’abord, qu’en début de mandat, il a fallu une importante mobilisation des riverains pour que le conseil finisse par refuser l’installation d’une centrale d’enrobage à chaud par EUROVIA. Cette année, il y a bien un début de gestion différenciée des espaces verts, mais rappelons que c’est son absence qui a conduit à la perte de la 3ème fleur pour la commune en … 2010 ! Mieux vaut tard que jamais, mais impossible de s’en contenter. De même, la restauration environnementale de l’espace loisirs de Galbé est toujours en attente.

Le refus pur et simple d’étudier sérieusement la mise en place d’un réseau de chaleur bois énergie (financée presqu’entièrement par l’ADEME) pour des bâtiments municipaux, aujourd’hui chauffés au gaz, en est un autre exemple très illustratif. Au moment où la diminution de la consommation des énergies fossiles est reconnue comme une priorité par tous, c’est inexcusable.

Finances

Actuellement Bonchamp dispose d’une situation financière satisfaisante. La dette est aujourd’hui maitrisée et faible ce qui permet à la ville de mettre en œuvre de nouveaux projets sans impacter financièrement les générations futures.

Cependant, les élus d’AGIR ont régulièrement condamné une pratique de la majorité municipale consistant à budgéter des projets mais à ne pas les concrétiser. Particulièrement sur la section investissement, la réalisation a toujours été nettement inférieure à la prévision. Par exemple en 2017, il a été de 54%, la moyenne sur 5 ans, de 2013 à 2017, n’est que de 64%…

La Chambre Régionale des Comptes constate, dans son rapport, que cette pratique «nuit à la sincérité du budget voté». La phrase est forte mais malheureusement très réaliste.

L’information des citoyens en matière budgétaire doit aussi être améliorée. Les procès verbaux des conseils municipaux devraient être disponibles sur le site de la ville avec l’ensemble des débats. Aujourd’hui, seules les délibérations sont mises en ligne.

Pour la jeunesse, les sports et les loisirs

Le dossier marquant a été la mise en place des projets clubs, projets sur 3 ans qui demandent aux sections de faire un diagnostic, et de s’interroger sur leur avenir. Ce dossier de demande de soutien financier porte sur plusieurs volets : un volet sportif, social, santé et d’intégration à la vie communale. Une réelle réflexion pour les différentes sections qui a donné plus de sens à leur demande, et pour les élus, de mieux nous éclairer sur la vie des différentes sections. C’est un point positif, même s’il demeure améliorable.

Nous avons eu récemment des interrogations légitimes à la décision d’installer un padel pour 2 raisons : une décision rapide (qui n’a pas permis, par exemple, une réelle discussion sur le lieu d’implantation) et un budget sous-évalué.

Quant au projet d’animation intergénérationnelle à Galbé, nous avons participé à son élaboration et fait plusieurs propositions (certaines reprises, d’autres non).

Solidarité

Nous avons défendu la création de tranches supplémentaires de quotient familial avec des augmentations différenciées, et la majorité a repris l’idée partiellement. Celles-ci prennent mieux en compte les difficultés des familles, et ont permis à plus de familles de s’ inscrire dans les activités proposées. Tant mieux, ce n’est pas parfait, mais la situation a évolué positivement.

Nous avons soutenu les améliorations concernant la résidence des Rosiers : travaux, restauration, sécurité des résidents, animations. La location d’un véhicule est utile pour les résidents et le portage des repas.

Par contre, lors des visites de quartiers, certains points soulevés par des habitants n’ont pas eu de réponse positive. A titre d’exemple : les travaux d’enfouissement des réseaux pour l’ensemble du bourg. Les quartiers doivent pourtant être traités équitablement.

Laval Agglomération

L’intercommunalité prend de plus en plus de compétences, eau et enseignement artistique pendant cette mandature, mais nous constatons que la majorité municipale ne s’y implique guère.

Ainsi, en septembre 2014, le SIAEP d’Argentré-Sud, c’est-à-dire le syndicat qui gérait l’eau potable et l’assainissement pour Bonchamp et plusieurs autres communes, a lancé une procédure d’appel d’offres de délégation de service public jusqu’au 31/12/2021 que Véolia a obtenu. Nous avions demandé que le syndicat étudie un rapprochement avec la ville de Laval qui exploite les services en régie. Cette proposition se justifiait notamment par le fait que le SIAEP achetait déjà entre 40 et 50 % de son eau distribuée à Laval, principalement pour Bonchamp, que les eaux usées sont traitées à Laval, et que le prix pour l’usager bonchampois est le plus élevé dans l’agglomération lavalloise. Le comité syndical n’a pas partagé ce point de vue. Nous le regrettons encore. Depuis, des modifications législatives, prévues à l’époque, ont transféré les compétences eau et assainissement aux intercommunalités, et donc pour nous à Laval Agglomération. Une régie communautaire se met donc progressivement en place, et le coût baissera régulièrement pour les bonchampois à partir de 2020 pour aboutir en 2027 au tarif unique fixé par l’Agglo. Ouf ! Mais il aura fallu 13 ans…

Un point sur le PLUI : Bonchamp a été la seule des communes de 1ère couronne à ne pas présenter le projet en concertation dans sa mairie. Résultat, ici, il y a eu beaucoup de contributions, diverses et variées, et de réactions d’incompréhension. Pour nous, la méthode choisie n’est clairement pas la bonne.

Question mobilité, la place des transports collectifs et des vélos devrait être augmenté. Mais, chacun peut le constater, les demandes de TUL en soirée, le week-end, n’ont pas abouties. Et, anachronisme total, les achats de bus neufs sont toujours au diesel… Le SDAC, schéma directeur des aménagements cyclables, prévoit à terme de nombreux nouveaux aménagements sur l’ensemble de l’Agglo, mais pas sur notre commune ! Notons, que depuis 2014, il n’y a eu aucune avancée non plus dans le bourg sur ce sujet malgré deux questionnaires donnant des résultats négatifs ( enquête municipale sur le centre ville en 2016, baromètre «parlons vélo» en 2017).

Sans vouloir être exhaustif, nous rappellerons aussi que la gouvernance financière n’a pas été revue depuis la création de l’intercommunalité. Ainsi, la commune la plus riche (Changé) continue à percevoir le plus de dotation de «solidarité»… Nous avons régulièrement souhaité une mise à plat qui permettrait plus d’équité entre les communes et plus de transparence pour les citoyens.

Plus globalement, c’est une litote de remarquer que le développement économique et commercial s’est opéré à l’ouest de l’Agglo ces dernières années. Ce déséquilibre peut s’accélérer après la fusion d’avec le Pays de Loiron, et la volonté des responsables locaux de se situer en 3ème couronne de la métropole rennaise.

Billet écrit par

L'équipe de rédaction de l'association