Rassemblement de solidarité avec le peuple ukrainien

A l’appel de la Ligue des Droits de l’Homme, près de 500 personnes se sont rassemblés devant l’hôtel de ville de Laval ce samedi.

Au fronton de l’hôtel de ville lavallois, les drapeaux ukrainien, européen et français ensemble.

Ce rassemblement pour condamner l’agression de Poutine et soutenir le peuple ukrainien et la démocratie, a été marqué par trois discours remplis d’émotion et de détermination : Alain Vignier pour la LDH, Michel Ferron pour la Maison de l’Europe et Florian Bercault, Maire et Président de Laval Agglomération.

Florian Bercault a indiqué les mesures symboliques prises par la ville de Laval (le drapeau de l’Ukraine au fronton, les lumières bleu et jaune pour la mairie), et il s’est engagé à « accueillir, comme pour nos frères afghans, des familles ukrainiennes réfugiées». Un engagement attendu et salué par les mayennais rassemblés.

A noter la présence bienvenue de quelques élus bonchampois à ce rassemblement (Fabienne Le Ridou, Michel Perrier, …)

Parmi les prises de paroles, celle du président de la Maison de l’Europe en Mayenne, Michel Ferron.

Nous reproduisons ci-dessous l’intervention de notre ami Michel Ferron :

« Avec la reconnaissance de l’indépendance des républiques séparatistes pro-russes du Donbass, la crise ukrainienne était déjà entrée dans une phase de non-retour, orchestrée dès le départ pour imposer à l’opinion internationale une logique de guerre. Depuis jeudi matin, en quelques heures, la situation a basculé et la menace est devenue réalité.

La brutalité de la méthode et le cynisme du propos sont les marques des conquérants sûrs d’eux-mêmes, qui se jouent de tous les obstacles juridiques et diplomatiques.

Car, cette fois, le coup de force de Poutine intervient dans un contexte inédit de violation d’engagements et de traités, signés par un pays membre du Conseil de Sécurité des Nations unies (Charte de l’ONU de 1970, conférence d’Helsinki de 1975, accords de Minsk …)

Par la seule volonté d’un régime despotique, en quête d’une hégémonie quasi planétaire, tout cet arsenal juridique a volé en éclats, après avoir été progressivement et méthodiquement piétiné, avec une arrogance pleinement assumée.

Sur le plan stratégique – on a pu tragiquement le vérifier – en reconnaissant l’autonomie des républiques de Donetsk et de Lougansk, Poutine disposait de têtes de pont facilitant la pénétration des chars russes, selon le scénario de sinistre mémoire utilisé par Hitler en 1938, annexant la région des Sudètes en prélude à l’invasion d’une partie de la Tchécoslovaquie.

Mais, au-delà de cette soif d’expansionnisme territorial, mise au service d’une idéologie de domination, l’agression de Poutine contre l’Ukraine, (qualifiée d’ « Etat fantoche ») vise d’abord à déstabiliser l’Occident tout entier qu’il déteste, à commencer par l’Europe symbolisant un monde de valeurs qu’il combat, telles que le respect de l’état de droit et de l’idéal démocratique.

La double situation de l’Ukraine, au cœur de l’Europe géographique mais également à la frontière de l’Union européenne, ne peut que l’encourager à tenter de poursuivre cette croisade jusqu’au bout.

Pour autant, il serait parfaitement illusoire d’attendre de la communauté européenne qu’elle puisse à elle seule résoudre la crise, alors que toutes les initiatives diplomatiques au plus haut niveau ont échoué.

Nous le savons bien, après le large consensus international dans lequel s’est établie sa fondation comme facteur de la paix mondiale, la construction d’une Europe politique continue à susciter interrogations et divisions.

Mais, au-delà des examens de conscience des uns et des autres, l’heure est aujourd’hui à la solidarité avec le peuple ukrainien, dont la lutte devient le symbole de tous les pays opprimés par la force.

Après la vague d’émotion et de solidarité internationales, suscitée par les récents attentats terroristes qui ont frappé notre pays, nous devenons à notre tour les habitants d’une nation, assiégée par un empire totalitaire, dont les appétits peuvent embraser la planète tout entière.

Aujourd’hui, à Laval, face à une telle gravité, nos armes restent dérisoires mais ce sont celles que s’est données notre République, fondée sur un idéal de Liberté, d’Egalité et de Fraternité universelles.

Plus que jamais, ces valeurs doivent nous inspirer pour dire NON A LA GUERRE ! et exiger que soient respectées les lois du droit international ».

Billet écrit par

L'équipe de rédaction de l'association